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  • 5 questions/réponses sur la santé au travail

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    5 questions/réponses sur la santé au travail

         

    1) Visite d’information et de prévention : pour qui ?

    A l’occasion de son embauche, tout salarié bénéficie d’une visite d’information et de prévention, qui doit être organisée dans un délai maximum de trois mois à compter de l’occupation effective du poste de travail (sauf cas de dispense). Pour certains salariés, comme les jeunes de moins de 18 ans ou les travailleurs de nuit, cette visite doit toutefois avoir lieu avant la prise de fonction.

    Bon à savoir ! Tout salarié affecté à un poste présentant des risques particuliers pour sa santé (exposition à l’amiante, au plomb, à des agents cancérogènes, etc.) doit passer, avant sa prise de fonction, un examen médical d’aptitude et non une simple visite d’information et de prévention.

    La visite d’information et de prévention permet d’interroger le salarié sur son état de santé, et d’envisager, si besoin, son orientation spécifique vers le médecin du travail. Elle vise aussi à informer le salarié sur les risques éventuels auxquels l’expose son poste de travail, et à le sensibiliser sur les moyens de prévention.

    Cette visite n’est pas toujours assurée par le médecin du travail lui-même.Le salarié peut être reçu par un professionnel de santé (par exemple, un interne en médecine du travail, un infirmier en santé au travail) intervenant sous son autorité et dans le cadre de protocoles écrits. Toutefois, certains salariés comme par exemple les femmes enceintes, celles qui viennent d’accoucher ou allaitent leur enfant, ou encore les travailleurs handicapés, sont adressés au médecin du travail afin que leur soit proposé un suivi adapté à leur situation.

    Pour davantage de détails consultez notre fiche sur le suivi de l’état de santé des salariés.

    2) Médecine du travail : quel délai entre deux visites ?

    Le Code du travail fixe à 5 ans le délai maximum entre deux visites d’information et de prévention à la médecine du travail. Mais cet intervalle est ramené à trois ans pour les salariés dont l’état de santé, l’âge, les conditions de travail ou les risques professionnels auxquels ils sont exposés le nécessitent. Sont, par exemple, concernés par ce suivi adapté : les travailleurs handicapés, les salariés titulaires d’une pension d’invalidité et les travailleurs de nuit.

    Bon à savoir ! Les salariés affectés à des postes à risques bénéficient d’un suivi renforcé. Le délai entre deux examens par le médecin du travail ne peut pas excéder quatre ans. Et, une visite intermédiaire est effectuée par un professionnel de santé au plus tard deux ans après la visite avec le médecin du travail.

    Pour davantage de détails consultez notre fiche sur le suivi de l’état de santé des salariés.

    3) Médecine du travail : quand s’impose une visite de reprise ?

    Le salarié doit bénéficier d’un examen de reprise du travail :
    - après un congé de maternité ;
    - après une absence pour cause de maladie professionnelle ;
    - après une absence d’au moins 30 jours pour cause d’accident du travail ;
    - après une absence d’au moins 60 jours pour cause de maladie ou d’accident non professionnel (disposition applicable aux arrêts de travail débutant à compter du 1er avril 2022).

    Cette visite est obligatoire pour les salariés à qui elle est destinée. Dès que l’employeur a connaissance de la date de la fin de l’arrêt de travail, il doit saisir le service de santé au travail qui organise cet examen de reprise le jour de la reprise effective du travail, et au plus tard dans un délai de huit jours qui suivent cette reprise.
    La visite de reprise permet de vérifier que le poste de travail du salarié (ou le poste de reclassement auquel il doit être affecté) est compatible avec son état de santé. Cet examen peut être l’occasion de préconiser des aménagements ou des adaptations de poste ou encore d’émettre un avis d’inaptitude.

    Bon à savoir ! Après un arrêt de travail de plus de trente jours, une visite de préreprise peut être organisée par le médecin du travail à l’initiative du médecin traitant, du médecin conseil de la sécurité sociale, du salarié ou du médecin du travail lui-même. L’employeur doit informer le salarié de la possibilité de solliciter cette visite de préreprise.
    Cette visite doit permettre de repérer les salariés à risque de désinsertion professionnelle et de préparer le mieux possible leur retour au travail. Au cours de cette visite, le médecin du travail peut recommander :
    - des aménagements et adaptations du poste de travail ;
    - des préconisations de reclassement ;
    - des formations professionnelles à organiser en vue de faciliter le reclassement du salarié ou sa réorientation professionnelle.

    Le médecin du travail informe, sauf si le salarié s’y oppose, l’employeur et le médecin-conseil de ces recommandations afin que toutes les mesures soient mises en œuvre en vue de favoriser le maintien dans l’emploi.

    Pour davantage de détails, consultez notre fiche sur le suivi de l’état de santé des salariés et le document « Questions/Réponses » qui détaille les dispositifs (rendez-vous de liaison, visite de mi-carrière, etc.) en matière de prévention de la désinsertion professionnelle, introduits par la loi du 2 août 2021 renforçant la prévention et la santé au travail.

    4) Constat d’inaptitude : dans quels cas ?

    L’état de santé d’un salarié peut nécessiter des changements dans son poste de travail (par exemple : lors de la reprise du travail après une longue maladie ou un accident).

    Avant d’envisager l’inaptitude d’un salarié à son poste, le médecin du travail doit avoir procédé (ou fait procéder par l’équipe pluridisciplinaire) à une étude de poste et échangé avec le salarié et l’employeur. Si aucune mesure d’aménagement, d’adaptation ou de transformation de ce poste n’est possible, le médecin du travail peut déclarer le salarié « inapte » à l’occuper.

    Bon à savoir ! L’avis d’inaptitude est obligatoirement rendu par le médecin du travail, qui doit avoir réalisé au moins un examen médical du salarié. Cet avis mentionne les modalités de recours devant le Conseil des Prud’hommes si le salarié ou l’employeur souhaite le contester.

    Recherche d’un reclassement. Lorsque le salarié est déclaré inapte à reprendre son poste, l’employeur doit lui rechercher un autre emploi compatible avec les restrictions et préconisations du médecin du travail. L’emploi proposé doit être aussi comparable que possible à l’emploi précédemment occupé, au besoin par la mise en œuvre de mesures telles que mutations, aménagements, adaptations ou transformations de postes existants ou aménagement du temps de travail.

    Si l’employeur est en mesure de justifier qu’il est dans l’impossibilité de reclasser le salarié, il peut le licencier pour « inaptitude ». Le licenciement peut également être décidé si le salarié refuse le nouveau poste proposé par l’employeur ou encore en cas d’impossibilité totale du salarié à reprendre un emploi (voir encadré ci-dessous).

    Si l’état de santé du salarié exclut toute reprise d’un emploi…
    Si l’avis d’inaptitude mentionne expressément que tout maintien du salarié dans un emploi serait gravement préjudiciable à sa santé ou que son état de santé fait obstacle à tout reclassement dans un emploi, l’employeur n’est pas tenu de chercher un reclassement pour ce salarié. Il peut le licencier pour inaptitude.

    Bon à savoir ! Le montant des indemnités versées au salarié lors de son licenciement varie selon que son inaptitude a une origine professionnelle (accident du travail ou maladie professionnelle) ou non.

    Pour davantage de détails consultez notre fiche pratique sur la reconnaissance de l’inaptitude médicale au travail et ses conséquences

    5) Quand solliciter le médecin du travail ?

    Tout salarié peut demander à voir le médecin du travail, sans risquer une sanction de son employeur. Il est d’ailleurs informé de cette possibilité lors de la visite d’information et de prévention qui a eu lieu au moment de son recrutement.

    Pour quels motifs ? Ils sont très variés. Le salarié peut prendre l’initiative de rencontrer le médecin du travail (ou, sous la responsabilité de ce dernier, un autre professionnel de santé au travail) pour évoquer avec lui tout problème de santé (physique ou psychologique) qui serait en relation avec son travail ou qui pourrait retentir sur son travail, ou lorsqu’il anticipe un risque d’inaptitude, dans l’objectif d’engager une démarche de maintien en emploi et de bénéficier d’un accompagnement personnalisé. Il peut aussi vouloir lui faire part d’un problème de harcèlement moral ou sexuel…

    Bon à savoir ! L’employeur peut également demander, pour l’un de ses salariés, une visite chez le médecin du travail.

    Pour davantage de détails consultez notre fiche sur le suivi de l’état de santé des salariés.

  • Les investissements ESG sont-ils réellement verts ? - OCDE

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    Relance verte

    Les investissements ESG sont-ils réellement verts ?

    03/08/2022 PNG

    Les investissements ESG, c’est-à-dire la pratique consistant à intégrer les enjeux environnementaux, sociaux et de gouvernance dans le processus décisionnel relatif aux investissements, sont devenus la forme la plus fréquente de la finance durable : en 2021, les investissements à composante ESG ont dépassé les 40 000 milliards USD. En principe, le score « E » d’une entreprise sert à évaluer son alignement sur les objectifs liés au climat. Or, dans les faits, les investissements verts ne favorisent pas forcément l’adoption de mesures en faveur de l’environnement.

    En effet, des données récentes indiquent qu’un score « E » élevé ne va pas nécessairement de pair avec une réduction des émissions de gaz à effet de serre ou avec une hausse des investissements dans les énergies renouvelables. Ce phénomène s’explique par le fait qu’en raison des méthodes qu’elles appliquent, les agences de notation ESG peuvent accorder une plus grande importance aux politiques et objectifs climatiques annoncés par les entreprises qu’aux progrès réellement accomplis par celles-ci pour atteindre leurs objectifs en matière de durabilité.

    Pour faire des investissements ESG un outil efficace dans le cadre de la transition bas carbone, les agences de notation ESG doivent privilégier les mesures en faveur de l’environnement réellement adoptées plutôt que les engagements pris sur le papier. Un système de notation environnementale basé sur les progrès réalisés permettrait aux acteurs du marché d’aligner leurs investissements sur des objectifs de durabilité.

    Lire l’étude (en anglais) : ESG ratings and climate transition: An assessment of the alignment of E pillar scores and metrics

  • Créez votre entreprise en bénéficiant du programme « Inclusion par le travail indépendant »

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    Créez votre entreprise en bénéficiant du programme « Inclusion par le travail indépendant »

    Vous souhaitez créer votre entreprise mais vous vous demandez si vous avez le « bon profil », vous ressentez le besoin d’être accompagné pour la réussite de votre projet ? 
    Le programme « Inclusion par le travail indépendant » permet à tous de se réaliser en devenant entrepreneur.

    Le gouvernement souhaite faciliter l’accès à la création d’entreprise pour tous, y compris pour les personnes fragilisées sur le marché du travail, quel que soit leur âge. Le programme « Inclusion par le travail indépendant » vous permet d’être accompagné gratuitement et de façon renforcée pour concrétiser votre envie d’entreprendre, que ce soit au stade de l’émergence de votre projet, de la création effective de votre entreprise ou au-delà pour consolider votre activité économique ou votre entreprise dans ses premiers mois d’existence.

    Cette offre d’accompagnement gratuite et renforcée s’adresse aux personnes qui rencontrent des difficultés pour accéder à un emploi et qui ont un projet ou une intention de création d’entreprise ou de reprise d’entreprise.

    QUI CONTACTER POUR BÉNÉFICIER D’UN ACCOMPAGNEMENT ?

    Initiative France 

    Le réseau Initiative France vous guide pas à pas et vous apporte gratuitement les atouts fondamentaux pour réussir votre projet d'entreprise avec la possibilité de participer à des ateliers individuels et collectifs pour finaliser le montage de votre projet, construire votre plan de financement et soutenir le démarrage de votre entreprise. Grâce à un financement adapté par le prêt d'honneur Initiative à taux 0, un réseau de professionnels et des conseils avisés, les entreprises soutenues par le réseau Initiative France ont neuf chances sur dix d'être encore en activité après trois ans ! En complément, le réseau Initiative France permet aux jeunes créateurs/repreneurs de moins de 30 ans d’accéder, sous certaines conditions, à une prime de 3 000€ pour booster le démarrage de leur activité.

    Adie

    Depuis plus de 30 ans, l’Adie accompagne et finance, à travers le microcrédit professionnel, des personnes en situation d’exclusion bancaire dans leur projet de création d’entreprise. Elle démontre au quotidien que l’entrepreneuriat individuel, de manière complémentaire à l’emploi salarié, peut être un formidable vecteur d’inclusion sociale, économique et financière.
    L’Adie participe ainsi pleinement aux politiques publiques de développement économique et d’emploi et répond au besoin d’accompagnement spécifique des personnes qui choisissent la création d’activité comme voie d’inclusion professionnelle.
    Avec l'Adie, entreprendre c'est possible ! L'Adie verse, sous certaines conditions, une prime de 3 000 € pour encourager les jeunes en difficulté à créer leur entreprise

    UCE 

    L’Union des couveuses d’entreprises est le réseau national des couveuses d’entreprises, avec 200 lieux d’accueil, dans toute la métropole et les DOM.
    La couveuse permet à un porteur de projet de tester son marché avant que l’entreprise soit légalement constituée, en proposant l’hébergement juridique de l’activité, un accompagnement et une formation à l’entrepreneuriat.
    Le bénéficiaire signe un Contrat d’accompagnement au projet d’entreprise qui assure le maintien du statut et de la protection sociale dont il bénéficiait à l’entrée en couveuse. Le contrat peut aller jusqu’à 12 mois et il est renouvelable 2 fois.
    Après le passage en couveuse, l’entrepreneur peut décider de créer ou non son activité.

    BGE

    Créé en 1979, BGE est un réseau associatif national d’aide à la création d’entreprises depuis l’émergence de l’idée jusqu’au développement de l’entreprise. BGE conseille et forme les entrepreneurs futurs et installés, quels que soient leur parcours, secteur d’activité et le degré de maturité du projet. Depuis sa création, BGE a accompagné la création et la reprise de plus de 400 000 entreprises. Avec un fort ancrage territorial, le réseau BGE compte aujourd’hui 530 lieux d’accueil déployés sur le territoire français, y compris l’Outre-mer, qu’animent 1 300 conseillers-formateurs.

    France Active

    Pour déployer son action d’aide à la création d’entreprise au plus proche des enjeux économiques et sociaux, France Active a créé un réseau de 35 associations territoriales, qui inscrivent son action dans tous les territoires : centres villes, quartiers politiques de la ville, zones rurales, territoires d’outre-mer. Les 750 salariés et les 2 500 bénévoles du réseau assurent l’activité de France Active au service des entrepreneurs. Ils les accueillent, les conseillent, les financent et les accompagnent dans leur projet. En 2021, France Active a ainsi accompagné 39 000 entrepreneurs.

    La Ruche

    Le Parcours Créateurs est un accompagnement qui allie des temps collectifs en promotions de 20 porteurs de projets, des suivis individuels avec un coach et une formation en ligne à suivre en toute autonomie. Cet accompagnement à distance de 13 semaines, basé sur une pédagogie éprouvée, permet aux personnes qui souhaitent entreprendre de passer de l’idée au projet, via une approche entrepreneuriale.Le Ruche, experte de l'accompagnement à l'entrepreneuriat, a pensé ce parcours comme véritable tremplin permettant de transformer les idées en projets viables et de préparer la suite de l'aventure entrepreneuriale grâce à des partenariats avec des acteurs clés de l'accompagnement et du financement.

    Le Groupement de créateurs

    Les Groupements de créateurs accompagnent les personnes à l’émergence de leurs projets en 4 étapes : mieux se connaître, définir précisément son idée, découvrir l’environnement de son projet, puis construire l’adéquation entre soi, son projet et son environnement. Une fois le projet précisé, les Groupements de créateurs aident les porteurs de projet à se repérer et à avoir accès aux structures qui pourront les accompagner dans la suite de leurs projets, notamment pour réaliser leur étude de marché et élaborer leur business plan. Les Groupements de créateurs sont présents sur 45 territoires en France, retrouvez leurs coordonnées ici.

    La structure que vous contacterez appréciera votre situation au regard de divers critères comme le niveau de qualification, la durée d’inscription à Pôle emploi, le lieu de résidence, l’existence d’un handicap, la situation de parent isolé etc…
    Un premier contact vous permettra de voir si cette offre de services est adaptée à votre situation et à vos besoins.

    Vous avez moins de 30 ans et vous souhaitez, vous aussi, monter votre boîte ? Bénéficiez d’une prime de 3000 € !

    En fonction de vos besoins, vous pouvez, en complément de cet accompagnement, bénéficier d’une prime de  3 000 euros pour faciliter la mise en œuvre de votre projet.
    Cette prime vise à soutenir la mise en œuvre du projet et permet de faciliter l’accès aux financements (micro-crédits, crédits bancaires) par effet levier dans la phase de démarrage et de développement de l’entreprise.
    L’aide est versée à la création/reprise effective de l’entreprise. Elle est attribuée au cas par cas, par 3 opérateurs (ADIE, France Active, Initiative France), sur la base d’un dossier présenté par le jeune porteur de projet et en fonction d’un diagnostic de ses besoins.

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  • INSEE - Point de conjoncture du 7 septembre 2022

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    Point de conjoncture du 7 septembre 2022

     

    La toile de fond de l’activité économique mondiale reste marquée par la conjonction de plusieurs chocs exogènes (sanitaire, géopolitique, climatique) qui entraînent des tensions persistantes sur les conditions de production et contribuent à alimenter l’inflation.

    En France, les politiques publiques de limitation des prix de l’énergie aideraient à maintenir le glissement annuel des prix à la consommation à un niveau proche de 6 % en septembre-octobre. Celui-ci pourrait néanmoins atteindre environ 6,5 % en décembre, du fait notamment de l’augmentation continue des prix de l’alimentation.

    Les enquêtes de conjoncture auprès des entreprises suggèrent une relative résistance de l’activité française cet été, en particulier dans les services. La croissance serait ainsi légèrement positive (+0,2 % prévu) au 3e trimestre. La fin d’année est plus incertaine et l’activité pourrait marquer le pas (0,0 % prévu), sur fond de resserrement monétaire et d’inquiétude sur les approvisionnements en énergie. La croissance annuelle s’élèverait ainsi à 2,6 % pour 2022, mais l’« acquis » de croissance pour 2023 serait modeste.

    POINT DE CONJONCTURE
    Paru le : 07/09/2022
    VERSION IMPRIMABLE
    (pdf, 748 Ko)
     

    Les tensions sur la production persistent, en lien avec une accumulation inédite de chocs exogènes

    L’environnement économique international reste marqué par l’accumulation de chocs exogènes, susceptibles de peser sur l’activité et de nourrir l’inflation. L’épidémie de Covid-19 persiste, et, avec elle, les confinements dans certaines régions chinoises. La guerre en Ukraine a entraîné une crise géopolitique majeure entre la Russie et l’Europe et fait maintenant craindre une crise énergétique. Enfin, la sécheresse de cet été a notamment affecté certaines productions agricoles et limité la navigabilité du Rhin, première artère fluviale commerciale d’Europe.

    Au total, les difficultés liées à l’offre apparaissent durablement importantes dans la plupart des grands secteurs d’activité (figure 1 et figure 2). Depuis la mi-2021, elles surpassent très nettement les difficultés de demande. En juillet 2022, plus d’une entreprise industrielle sur deux, et plus d’une sur trois dans les services, se déclarent ainsi confrontées à des difficultés d’offre seulement (sans difficulté de demande), selon les enquêtes de conjoncture. Ces niveaux sont inédits depuis le début des séries (excepté, pour les services, la situation très particulière du premier confinement).

     

    Figure 1 – Difficultés d’offre et de demande dans l’industrie manufacturière% d'entreprises déclarant de telles difficultés

    0102030405060700102030405060702004-012005-012006-012007-012008-012009-012010-012011-012012-012013-012014-012015-012016-012017-012018-012019-012020-012021-012022-012023-01Difficultés de demande seulementDifficultés d'offre seulementDifficultés d'offre et de demandelib1lib1blib2lib2blib3---------------2004-012023-01
    • Note : Les résultats sont pondérés par les chiffres d’affaires.
    • Dernier point : juillet 2022.
    • Source : Insee, enquête trimestrielle de conjoncture dans l’industrie
     

    Figure 2 – Difficultés d’offre et de demande dans les services% d'entreprises déclarant de telles difficultés

    0102030405060700102030405060702004-012005-012006-012007-012008-012009-012010-012011-012012-012013-012014-012015-012016-012017-012018-012019-012020-012021-012022-012023-01Difficultés de demande seulementDifficultés d'offre seulementDifficultés d'offre et de demandelib1lib1blib2lib2blib3---------------2004-012023-01
    • Note : Les résultats sont pondérés par les chiffres d’affaires.
    • Dernier point : juillet 2022.
    • Source : Insee, enquête de conjoncture dans les services

    Ces contraintes d’offre peuvent prendre plusieurs formes : problèmes d’approvisionnement, manque d’équipement, mais aussi parfois manque de personnel. Les difficultés de recrutement se situent en effet elles aussi à des niveaux inédits, dans un contexte de dynamisme récent de l’emploi salarié. Ces tensions sur le marché du travail ne concernent pas que la France, elles sont même exacerbées par exemple au Royaume-Uni dans le contexte du Brexit.

    Les prix de production continuent d’augmenter dans l’industrie, se détendent un peu tout en restant très élevés dans l’agriculture, et commencent à accélérer dans les services

    L’accumulation inédite de contraintes d’offre, conjuguée à la vigueur de la demande observée juste après la phase la plus aiguë de la crise sanitaire, a conduit à une envolée des prix de production dans l’industrie et l’agriculture (figure 3) mais aussi dans la construction. En deux ans, entre juillet 2020 et juillet 2022, les prix de production ont ainsi augmenté d’un peu plus de 20 % dans l’industrie (hors énergie), et d’un peu plus de 35 % dans l’agriculture. Pour les services, moins directement exposés à la hausse des cours mondiaux, l’augmentation a été moindre (de l’ordre de +7 % entre le 2e trimestre 2020 et le 2e trimestre 2022), avec néanmoins de très vives augmentations par exemple pour le transport maritime et côtier de fret, dont les prix de production ont plus que doublé en deux ans.

     

    Figure 3 – Prix de production dans l'industrie (hors énergie), dans l'agriculture et dans les servicesbase 100 en 2015

    10010511011512012513013514014515095951001051101151201251301351401451502015-012016-012017-012018-012019-012020-012021-012022-012023-01Prix de production de l'industrie hors énergiePrix agricoles à la productionPrix de production des serviceslib1lib1blib2lib2blib3---------------2015-012023-01
    • Note : données mensuelles dans l’agriculture et l’industrie (dernier point : juillet 2022)
    • et trimestrielles dans les services (dernier point : 2e trimestre 2022).
    • Les séries sont CVS dans l'agriculture mais brutes dans les autres secteurs.
    • Source : Insee

    Les prix de production de certains produits agricoles (céréales, oléagineux) se sont toutefois nettement détendus ces derniers mois, dans un contexte de déblocage des exportations ukrainiennes. Ils restent dynamiques dans l’industrie, et commencent à accélérer dans les services, au-delà du transport maritime. Dans la plupart des services, ces prix dépendent surtout des coûts salariaux, dont l’évolution est liée notamment aux négociations au niveau des branches et des entreprises et aux agmentations du Smic.

    Du côté de l’énergie enfin, les cours du pétrole ont reflué, sous l’effet des craintes de récession, même s’ils restent soutenus par les inquiétudes sur l’approvisionnement énergétique du fait des tensions géopolitiques. Ces dernières ont d’ailleurs fait récemment s’envoler les cours spot du gaz et de l’électricité sur les marchés européens.

    Les enquêtes de conjoncture auprès des entreprises pointent des anticipations qui restent élevées pour les évolutions des prix de vente au cours des trois prochains mois (figure 4). Dans l’industrie, le solde d’opinion correspondant s’est toutefois récemment tassé depuis son plus haut point atteint en mai dernier.

     

    Figure 4 – Soldes d'opinion sur l'évolution probable des prix de vente au cours des 3 prochains moisSoldes d'opinion, en points, CVS

    0102030405060-10-20-30-30-20-1001020304050602004-012005-012006-012007-012008-012009-012010-012011-012012-012013-012014-012015-012016-012017-012018-012019-012020-012021-012022-012023-01Industrie manufacturièreServicesCommerce de détaillib1lib1blib2lib2blib3---------------2004-012023-01
    • Dernier point : août 2022
    • Source : Insee, enquêtes de conjoncture auprès des entreprises

    Bien que nettement tempérée par les mesures de limitation des prix, l’inflation resterait élevée d’ici la fin de l’année

    En août 2022, les prix à la consommation en France ont globalement progressé (+0,4 % par rapport à juillet) selon l’estimation provisoire. Le glissement annuel des prix a toutefois légèrement reculé (+5,8 %, après +6,1 % en juillet), pour la première fois depuis juillet 2021, à la faveur notamment du reflux des cours du pétrole. L’inflation en France reste ainsi élevée, mais parmi les plus faibles des pays de la zone euro.

    L’évolution des prix au cours des prochains mois dépendra de plusieurs facteurs : les mouvements des cours internationaux de l’énergie et des matières premières, la valeur de l’euro sur le marché des changes, la vitesse et le degré de transmission des hausses passées des prix de production (y compris leur composante salariale) aux prix à la consommation, les politiques publiques de limitation des prix, en particulier ceux de l’énergie.

    Dans cette prévision, le cours du Brent est supposé égal à 100 $ le baril (soit également 100 €, sous l’hypothèse de parité entre l’euro et le dollar jusqu’à la fin de l’année). Le renforcement de la « remise à la pompe », conjugué au maintien du bouclier tarifaire sur les prix du gaz et de l’électricité, contribuerait à faire diminuer l’inflation énergétique en septembre-octobre. Cette remise serait ensuite de moindre ampleur en novembre-décembre et le glissement annuel des prix de l’énergie pourrait ainsi augmenter en toute fin d’année 2022, tiré par ailleurs par un « effet de base », les cours du pétrole ayant baissé fin 2021 au moment de l’émergence du variant Omicron.

    L’inflation dans les services n’accélérerait globalement pas d’ici la fin de l’année, en partie du fait de la suppression de la contribution à l’audiovisuel public qui ferait baisser les prix du poste « Redevances et abonnements audiovisuels » dans l’indice des prix à la consommation.

    Enfin, le glissement annuel des prix à la consommation continuerait d’augmenter pour les biens manufacturés (environ +5 % sur un an prévu en décembre 2022) et surtout pour l’alimentation (environ +12 % prévu). Au total, dans notre scénario, l’inflation se stabiliserait un peu en dessous de 6 % sur un an en septembre-octobre, puis s’élèverait à environ 6,5 % en décembre (figure 5 et figure 6). L’inflation sous-jacente, qui ne prend pas en compte les prix les plus volatils, dépasserait 5 % en fin d’année. Les boucliers tarifaires et remises à la pompe contribueraient directement à atténuer l’inflation d’ensemble d’environ 2,5 points de pourcentage en septembre. Mais cette estimation est a priori un minorant de l’impact global de ces mesures, impact qui comprend aussi l’effet indirect transitant par le système productif (cf. Insee Analyses, n° 75, septembre 2022).

     

    Figure 5 - Inflation d’ensemble passée et prévue

    glissement annuel en % de l’indice des prix à la consommation
    Figure 5 - Inflation d’ensemble passée et prévue (glissement annuel en % de l’indice des prix à la consommation)
      Juil. 22 Août 22 Sept. 22 Oct. 22 Nov. 22 Déc. 22 Moyenne annuelle
    2021
    Moyenne annuelle
    2022
    Inflation d'ensemble 6,1 5,8** 5,9* 5,8* 6,3* 6,6* 1,6 5,3*
    • * : Prévision
    • ** : Estimation provisoire
    • Lecture : en août 2022, l’indice des prix à la consommation a augmenté de 5,8 % sur un an, selon l’estimation provisoire. Il augmenterait de 5,9 % sur un an en septembre.
    • Source : Insee
     

    Figure 6 – Inflation d’ensemble et contributions par posteglissement annuel en % et contributions en points

    0,00,51,01,52,02,53,03,54,04,55,05,56,06,57,0-0,5-1,0-1,0-0,50,00,51,01,52,02,53,03,54,04,55,05,56,06,57,02019-012019-072020-012020-072021-012021-072022-012022-072022-12AlimentationProduits manufacturésServicesÉnergieTabacInflation d'ensemblePrévisions au-delà du pointillélib1lib1blib2lib2blib36,6-----6,6-----6.61785130171634-----6.617851301716342019-012022-12
    • Lecture : en août 2022, les prix à la consommation ont progressé de 5,8 % sur un an, selon l’estimation provisoire. Ils progresseraient de 5,9 % sur un an en septembre 2022.
    • Source : Insee

    Les signaux relatifs à la demande sont contrastés

    Le pouvoir d’achat du revenu disponible brut (RDB) des ménages s’est nettement contracté pendant la première moitié de l’année : -1,6 % au 1er trimestre puis -1,1 % au 2e, soit respectivement -1,8 % et -1,2 % par unité de consommation (UC), sous l’effet notamment de l’accélération des prix. Il rebondirait toutefois au second semestre (au moins +1,5 % au 3e trimestre puis au moins +0,5 % au dernier trimestre), à la faveur d’une nette accélération des revenus nominaux au 3e trimestre. Sur l’ensemble de l’année 2022, le pouvoir d’achat n’augmenterait pas par rapport à 2021 (environ 0 % prévu) et baisserait de l’ordre de 0,5 % par UC.

    Au 3e trimestre, les revenus d’activité bénéficieraient du dynamisme des salaires, avec, entre autres, la nouvelle revalorisation du Smic intervenue le 1er août, la revalorisation du point d’indice pour les agents de la fonction publique et la prime de partage de la valeur (PPV) qui succède à la prime exceptionnelle de pouvoir d’achat. Les revenus seraient par ailleurs soutenus par la revalorisation de 4 % au 1er juillet de nombreuses prestations sociales et par la prime exceptionnelle de rentrée. Au 4e trimestre, le RDB des ménages bénéficierait d’une baisse des prélèvements sociaux et fiscaux (suppression de la contribution à l’audiovisuel public et poursuite de la baisse de la taxe d’habitation pour les ménages concernés).

    Dans ce contexte de variations sensibles du pouvoir d’achat au trimestre le trimestre, les évolutions de la consommation des ménages refléteraient tout à la fois des comportements de lissage des décisions d’achats mais aussi des effets de rattrapage dans les services les plus affectés par l’épidémie de Covid-19. Par ailleurs, la confiance des ménages reste affaiblie, même si elle s’est améliorée en août après 7 mois consécutifs de baisse.

    La consommation s’est ainsi redressée modérément au 2e trimestre (+0,3 %), après son repli très marqué en début d’année (-1,2 %). Les services ont porté l’essentiel de ce rebond, notamment ceux d’hébergement-restauration, tandis que la consommation de biens a reculé à nouveau, en lien avec la hausse continue de l’inflation. La consommation continuerait à progresser au 3e trimestre au même rythme qu’au trimestre précédent puis ralentirait en fin d’année avec l’atténuation des effets de rattrapage. Le taux d’épargne remonterait nettement au second semestre compte tenu du rebond prévu du pouvoir d’achat.

    De façon plus générale, les signaux sur la demande apparaissent contrastés. Les industriels interrogés dans les enquêtes de conjoncture s’inquiètent par exemple moins de la demande que de l’offre, mais le solde d’opinion relatif aux carnets de commande tend à s’étioler depuis deux mois. Enfin, l’assombrissement de l’environnement international pourrait se répercuter sur la demande mondiale adressée à la France.

    L’activité économique en France continuerait de progresser au 3trimestre mais en ralentissant, avant de marquer éventuellement le pas en fin d’année dans un environnement international qui s’assombrit

    La croissance serait légèrement positive au 3e trimestre, mais l’activité ralentirait (+0,2 % prévu, après +0,5 % au 2e trimestre, figure 7). Elle continuerait d’être principalement portée par des effets de rattrapage dans les services, déjà observés au printemps (figure 8). La production manufacturière serait quant à elle en recul sur le trimestre, dans un contexte de fortes contraintes sur l’offre et de stocks de produits finis se situant à un haut niveau (sauf dans l’agro-alimentaire) selon les enquêtes de conjoncture.

     

    Figure 7 - Activité économique (PIB) passée et prévue

    variations trimestrielles et annuelles en %
    Figure 7 - Activité économique (PIB) passée et prévue (variations trimestrielles et annuelles en %)
      2021 2022 2021 2022 Acquis 2023
    T1 T2 T3 T4 T1 T2 T3 T4
    Produit intérieur brut (PIB) 0,0 1,0 3,4 0,5 -0,2 0,5 0,2* 0,0* 6,8 2,6* 0,2*
    • * Prévision
    • Lecture : au deuxième trimestre 2022, le PIB a progressé de 0,5 %. Il augmenterait de 0,2 % au troisime trimestre et serait stable au dernier trimestre 2022. Sa croissance annuelle serait de +2,6 % en 2022, après +6,8 % en 2021.
    • Source : Insee
     

    Figure 8 – Indices mensuels de production dans quelques branches des services et de l’industriedonnées CVS-CJO, base 100 en 2015

    1001201401608060402000204060801001201401602015-012016-012017-012018-012019-012020-012021-012022-012023-01Hébergement et restaurationConstruction automobileProgrammation, conseil et autres activités informatiqueslib1lib1blib2lib2blib3---------------2015-012023-01
    • Dernier point : juin 2022
    • Source : Insee

    La prévision pour le 4e trimestre apparaît plus incertaine, sur fond de resserrement monétaire en particulier aux États-Unis, et d’inquiétude sur les approvisionnements énergétiques en Europe. Les modèles habituels à partir des climats des affaires (figure 9) laissent certes espérer une croissance trimestrielle de nouveau légèrement positive ; néanmoins le risque de crise énergétique s’est accru depuis le recueil courant août des réponses des entreprises aux enquêtes de conjoncture. Une contraction du PIB au dernier trimestre n’est en effet pas exclue en cas d’accroissement des difficultés d’approvisionnement énergétique en Europe.

     

    Figure 9 – Climats des affairesnormalisé de moyenne 100 et d’écart type 10

    1001101209080706050404050607080901001101202007-012008-012009-012010-012011-012012-012013-012014-012015-012016-012017-012018-012019-012020-012021-012022-012023-01Industrie manufacturièreServicesCommerce de détaillib1lib1blib2lib2blib3---------------2007-012023-01
    • Dernier point : août 2022
    • Source : Insee, enquêtes de conjoncture

    Notre scénario central est donc celui d’une activité qui marquerait globalement le pas au dernier trimestre (0,0 % prévu). Ce scénario peut être interprété tout à la fois comme celui qui a le plus de chances de se réaliser, même sans choc majeur, compte tenu des frictions qui sont susceptibles de se manifester au vu des derniers développements, ou bien comme le barycentre entre la prévision relativement optimiste issue des enquêtes et un scénario sensiblement plus dégradé pouvant inclure des mesures contraignantes.

    Au total en 2022, la croissance du PIB en moyenne annuelle s’élèverait à 2,6 %. L’ « acquis » de croissance pour 2023 (c’est-à-dire la croissance annuelle cette année-là si le PIB trimestriel restait chaque trimestre au niveau atteint fin 2022), serait relativement modeste, de l’ordre de +0,2 %.

    Les aléas susceptibles d’affecter cette prévision sont bien sûr importants, qu’ils soient géopolitiques, énergétiques voire aussi sanitaires (avec le risque d’une huitième vague de Covid-19), climatiques
    (avec les conséquences de la sécheresse) ou plus directement économiques (avec les conséquences du resserrement des politiques monétaires).

  • Professionnels : ce que vous devez savoir sur la suppression de la contribution à l'audiovisuel public

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    Professionnels : ce que vous devez savoir sur la suppression de la contribution à l'audiovisuel public

    Votre établissement possède des postes de télévision ? Vous êtes sans doute soumis à la contribution à l'audiovisuel public (anciennement redevance audiovisuelle). Dans ce cas, il vous faudra la payer chaque année, au moment du dépôt de la déclaration de TVA ou taxes assimilées. Explications.

    La contribution à l'audiovisuel public n'est pas réservée aux particuliers. Cette taxe, qui finance les organismes publics de télévision et de radiodiffusion, concerne une grande partie des entreprises, dès lors qu'elles détiennent des récepteurs de télévision.

    Quelles entreprises sont concernées par la contribution à l'audiovisuel public ?

    Tous les professionnels sont redevables de cette contribution (appelée auparavant « redevance audiovisuelle ») s'ils possèdent une ou plusieurs télévisions au 1er janvier de l'année en cours, y compris les personnes physiques « exerçant une activité artisanale, commerciale ou libérale », explique la direction de l'information légale et administrative.
    Seules certaines catégories de professionnels sont exonérées, comme les établissements d'enseignement, les personnes morales de droit public (comme les établissements publics ou les collectivités territoriales) pour leurs activités non soumises à TVA ou encore les associations caritatives hébergeant des personnes en situation d'exclusion.

    Lire aussi : La fiscalité de l'entreprise en 5 questions

    Quel est le montant de la contribution ?

    La contribution des professionnels dépend de plusieurs critères :

    • le nombre de postes de télévision possédés,
    • l'activité exercée (tarification spécifique pour les débits de boissons),
    • et la localisation de l'établissement (métropole ou département d'Outre-mer).

    Tarifs par télévision pour l'année 2018

    Nombre de télévisions

    Cas général

    Pour les débits de boissons

    En métropole

    Dans les départements d’Outre-mer (DOM)

    En métropole

    Dans les départements d’Outre-mer (DOM)

    1 ou 2

    139 €

    89 €

    556 €

    356 €

    De 3 à 30 (abattement de 30 %)

    97,30 €

    62,30 €

    389,20 €

    249,20 €

    31 et plus (abattement de 35 %)

    90,35 €

    57,85 €

    361,40 €

    231,40 €

    A noter : « Les hôtels de tourisme dont la période d'activité annuelle n'excède pas 9 mois [par an] bénéficient d'une minoration de 25 % sur [leur] contribution », stipule le Bulletin officiel des finances publiques-impôts (Bofip).

    Le cas des activités mixtes

    Si votre établissement a une activité mixte, avec une partie débit de boissons (comme un hôtel-bar-restaurant), « seuls les téléviseurs installés dans le local où vous vendez habituellement des boissons alcoolisées à consommer sur place sont imposables au tarif majoré » (tarif débits de boissons), précise la direction générale des Finances publiques (DGFiP). Dans ce cas, vous devez compter en premier lieu les postes installés dans la partie de votre établissement non considérée comme débit de boissons.

    Exemple : Vous exercez une activité mixte. Dans la partie de votre établissement non considérée comme débit de boissons, vous avez installé trois téléviseurs. Dans la partie débit de boissons, vous avez un téléviseur. Ce dernier étant compté après les autres, il sera taxé sur la tranche « de 3 à 30 télévisions », autrement dit avec un abattement de 30 %.

    Lire aussi : Les entreprises dans les quartiers prioritaires exonérées d’impôts locaux | Entreprises, comment utiliser votre créance fiscale ?

    Comment payer votre contribution ?

    Premier cas : vous n'êtes pas redevable de la TVA

    Si votre entreprise n'est pas redevable de la TVA, vous devez déclarer votre contribution au moyen du formulaire 3310-A (taxe sur la valeur ajoutée et taxes assimilées), en joignant votre paiement, au plus tard le 25 avril de l'année en cours.

    Deuxième cas : vous êtes redevable de la TVA

    Si votre entreprise est redevable de la TVA, vous devez déclarer votre contribution au moment de la déclaration de TVA, au moyen :

    • du formulaire 3310-A (taxe sur la valeur ajoutée et taxes assimilées), en annexe de votre déclaration de TVA CA3, si vous êtes soumis au régime réel ou si vous êtes exploitant agricole et que vous avez opté pour le dépôt trimestriel de votre déclaration de chiffre d'affaires ;
    • du formulaire 3517-S-SD (taxe sur la valeur ajoutée et taxes assimilées), si vous êtes soumis au régime simplifié ;
    • du formulaire 3517-AGR-SD (taxe sur la valeur ajoutée), si vous êtes soumis au régime simplifié agricole.

    Vous devez dans tous les cas joindre votre paiement à votre déclaration.

    Calendrier des échéances fiscales des entreprises

    Retrouvez le calendrier des échéances fiscales de votre entreprise

    Lire aussi : Entreprises : pouvez-vous bénéficier de la franchise de TVA ?

    Que se passe-t-il en cas de manquement ?

    Si vous ne déposez pas votre déclaration ou que celle-ci est inexacte, vous vous exposez à une amende de 150 € par télévision. En cas de retard de paiement, « la contribution sera assortie de l'intérêt de retard et d'une majoration de 5 % », prévient la DGFiP.

    La direction générale des Finances publiques à votre écoute

    Vous souhaitez plus d'informations sur vos démarches fiscales ? Vous pouvez contacter votre service des impôts des entreprises (SIE), interlocuteur unique des PME, indépendants et professions libérales pour les déclarations professionnelles et le paiement des principaux impôts professionnels.

    >> Rendez-vous sur votre compte impots.gouv.fr (rubrique Professionnels)

  • Déposer un brevet : mode d’emploi

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    Déposer un brevet : mode d’emploi

    Vous avez développé une invention, un produit ou encore une solution, et vous souhaitez protéger votre propriété intellectuelle ? Découvrez les étapes pour effectuer un dépôt de brevet.

    Qu’est-ce qu’un brevet ?

    Le brevet est un acte officiel de propriété industrielle qui accorde un monopole d’exploitation au demandeur sur son invention sur le territoire français pour 20 ans au maximum. Le fait de déposer un brevet interdit toute exploitation de cette dernière sans autorisation. Le brevet donne par ailleurs à son inventeur des moyens de conquérir de nouveaux marchés à l’étranger.

    Déposer un brevet : quelles sont les conditions à remplir ?

    Pour pouvoir être brevetable, votre invention doit remplir les critères suivants :

    • être une solution technique à un problème technique
    • être une invention nouvelle
    • impliquer une activité inventive
    • être susceptible d’application industrielle

    Certaines catégories de brevets possèdent des critères particuliers, c’est le cas par exemple des produits pharmaceutiques ou des logiciels.

    Déposer un brevet : quelles sont les étapes clés ?

    La demande de dépôt de brevet

    Le dépôt de brevet est à réaliser auprès de l’Institut national de la propriété industrielle (INPI).

    Toutes les demandes de brevet - à l'exception des brevets présumés sensibles en matière de sécurité et de défense- sont à effectuer via la télé-procédure en ligne sur le site de l’INPI.

    Déposer un brevet en ligne

    L'examen technique et administratif de la demande de brevet

    Une fois votre demande de dépôt de brevet effectuée, votre dossier est officiellement enregistré et vous recevez un numéro d’enregistrement.

    L’INPI transmet ensuite votre demande pour examen à la Défense nationale. Cette étape est imposée par la loi, afin de vérifier si votre invention ne présente pas un intérêt pour la nation justifiant que sa divulgation soit empêchée ou retardée.

    L’INPI examine ensuite votre dossier puis vous adresse un rapport de recherche, qui évalue la brevetabilité de votre invention. À la réception de ce dossier, vous devez répondre aux documents cités, notamment en cas d’inventions antérieures à la vôtre qui pourraient être en concurrence.

    Vous avez un délai de trois mois, reconductible une fois sur demande, pour adresser votre réponse.

    La validation de la demande

    À l’issue de l'examen technique et administratif, votre dépôt de brevet est publié dans le bulletin officiel de la propriété industrielle (BOPI) sauf en cas de retrait de la demande de brevet par vos soins. À compter de cette publication, les tiers ont un délai de trois mois pour présenter d’éventuelles observations. Une fois ce délai écoulé, l’INPI est en mesure de vous transmettre un rapport de recherche définitif.

    Si votre brevet est validé, vous devrez alors vous acquitter du paiement de la redevance de délivrance et d’impression du fascicule de brevet. Le paiement doit être effectué dans un délai de deux mois.

    Le délai est en moyenne de 27 mois entre le dépôt et la délivrance du brevet par l’INPI. Une fois la publication finale de votre brevet dans le BOPI, vous recevez l’exemplaire final de votre brevet.

    Déposer un brevet : combien ça coûte ?

    Le coût du dépôt d’un brevet est le même qu'il y ait une à dix revendications. Pour le dépôt d’un brevet, vous devrez vous acquitter des coûts suivants :

    • le dépôt de brevet : 26 €
    • le rapport de recherche : 520 €
    • délivrance et impression du brevet : 90 €
    • revendication supplémentaire au-delà de dix : 42 €
    • taxe annuelle : pour maintenir en vigueur le brevet, vous devrez régler à l’INPI une taxe annuelle dont le montant est progressif, de 38 € la première année à 800 € la 20e année

    Vous pouvez bénéficier d’un abattement de 50% sur les principales redevances si vous êtes :

    • une personne physique
    • une PME de moins de 1 000 salariés, dont le capital n’est pas détenu à plus de 25 % par une entité ne remplissant pas ces premières conditions
    • un organisme à but non lucratif (OBNL) du secteur de l’enseignement ou de la recherche.

    Vous renseigner sur les tarifs du dépôt de brevet


    propriété intellectuelle

    Thématiques :

     
  • Création d'entreprises - Choix du statut juridique - Liste des statuts juridiques

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    Choix du statut juridique

    Liste des statuts juridiques

    Auto-entrepreneur :

    Un auto-entrepreneur exerce son activité en entreprise individuelle, avec un régime forfaitaire pour ses cotisations sociales et un calcul spécifique de l'impôt.

    Devenir auto-entrepreneur

    Entrepreneur individuel à responsabilité limitée :

    Permet d'attribuer un capital spécifique à son activité professionnelle, et de choisir le régime d'imposition sur les société (IS) plutôt que revenu (IR) La société et l'individu constituent la même personne. Ne convient pas si l'associé unique est une personne morale (entreprise) ou si vous pensez accueillir d'autres associés au cours de votre développement (choisissez EURL dans ce cas).

    Créer une EIRL

    Auto-entrepreneur en EIRL :

    Un auto-entrepreneur option EIRL exerce son activité en entreprise individuelle en choisissant l'option "Entrepreneur individuel à responsabilité limitée", avec à un régime forfaitaire pour le calcul des impôts et le paiement des cotisations de sécurité sociale.

    Devenir auto-entrepreneur-EIRL

    Entreprise individuelle :

    Aucun apport en capital n'est nécessaire. Le capital privé et le capital de l'entreprise ne font qu'un.

    Créer une EI

    SASU - Société par action simplifiée unipersonnelle :

    L'entreprise n'a qu'un associé. La responsabilité est limitée au montant de l'apport de capital de l'unique associé (qui peut être une personne morale).

    Créer une SASU

    SAS - Société par actions simplifiées :

    Société ayant au moins deux associés. La responsabilité financière des associés est limitée au montant de leur apport au capital de la société. Le capital minimum est fixé librement dans les statuts. Les associés se répartissent des actions qui peuvent être de plusieurs catégories, et la société est dirigée par un président qui peut être une personne morale (une autre société). La SAS se caractérise par une grande souplesse de fonctionnement (statuts sur mesure).

    Créer une SAS

    SARL - Société à responsabilité limitée :

    Société ayant au moins deux associés dont la responsabilité financière est limitée au montant de leur apport au capital. Le capital minimum est fixé librement dans les statuts. Les associés se répartissent des parts sociales toutes identiques, et la société est dirigée par un ou plusieurs gérants qui sont forcément des personnes physiques. Le fonctionnement d'une SARL est encadré par le code du commerce.

    Créer une SARL

    EURL - Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée :

    L'entreprise n'a qu'un associé. La responsabilité est limitée au montant de l'apport de capital. Evolue en SARL lors de l'arrivée de nouveaux associés dans la société.

    Créer une EURL

    SA - Société anonyme :

    Société ayant au moins deux actionnaires. C'est le seul statut qui permet d'être coté en bourse (à partir de 7 actionnaires). Le capital social minimum est de 37.000 €.

    Créer une SA
  • Rentrée scolaire : bons d’achat attribués par le comité social et économique

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    Rentrée scolaire : bons d’achat attribués par le comité social et économique

    A l’occasion de la rentrée scolaire, des bons d’achat peuvent être alloués aux salariés ayant des enfants scolarisés âgés de moins de 26 ans.

    Ces bons d’achat bénéficient, sous conditions, d’une exonération de cotisations et de contributions de Sécurité sociale.

    Pour être exonérés, les bons d’achat « rentrée scolaire » doivent :

    • être distribués aux salariés ayant des enfants âgés de moins de 26 ans dans l’année d’attribution du bon d’achat, sous réserve de la justification du suivi de scolarité (établissements scolaires, universitaires, lycées professionnels, centres d’apprentissages…) ;
    • mentionner la nature des biens qu’ils permettent d’acquérir en rapport avec la rentrée scolaire : fournitures scolaires, livres, vêtements, micro-informatique ;
    • être d’un montant inférieur ou égal à 171 € (soit 5 % du plafond mensuel de Sécurité sociale).

    Lorsque ces 3 conditions d’exonération ne sont pas remplies simultanément, le bon d’achat « rentrée scolaire » est soumis aux cotisations de Sécurité sociale pour son montant global.  

    Consultez les pages dédiées : attribution de bons d’achat par le CSE.

  • De nouvelles mesures pour le pouvoir d'achat

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    • Employeur

    17 août 2022

    De nouvelles mesures pour le pouvoir d'achat

    De nouvelles dispositions entrent en vigueur au 1er septembre 2022 pour améliorer la rémunération et le pouvoir d’achat des salariés.

    Titres-restaurants : augmentation du plafond d’exonération de 4 %

    Le plafond d’exonération maximum de la participation patronale au financement des titres-restaurant est porté à 5,92 € du 1er septembre 2022 au 31décembre 2022 (contre 5,69 € au 1er janvier 2022).

    Pour être exonérée des cotisations de Sécurité sociale, la participation de l’employeur au financement des titres-restaurant doit être comprise entre 50 et 60 % de la valeur du titre.

    La valeur du titre-restaurant ouvrant droit à l'exonération maximale est désormais comprise entre 9,87 € et 11,84 € à compter du 1er septembre 2022.

    Bon à savoir

    Un décret à paraître prochainement portera à 25 € par jour ouvré le montant maximum des repas ou produits alimentaires payables en titres-restaurant.

    Pour en savoir plus sur les titres restaurant, consultez les pages dédiées. 

    Texte de référence :
    Article 1er de la loi de finances rectificative pour 2022

    Frais professionnels : augmentation de 4 % des limites d’exonération des remboursements de nourriture

    Les allocations forfaitaires repas versées aux salariés en déplacements professionnels (ou sur chantier) dans le cadre de leurs missions peuvent être exonérées de cotisations sociales dans la limite d’un montant forfaitaire par repas.

    Par arrêté, ce barème sera revalorisé de 4 % au 1er septembre 2022.

    Consultez les barèmes.

    Texte de référence :
    Article 1er de la loi de finances rectificative pour 2022

    Prime de transport : revalorisation de la limite d’exonération

    La prime de transport permet à l’employeur de prendre en charge les frais de carburant et/ou d’alimentation des véhicules électriques, hybrides rechargeables ou à hydrogène, engagés par les salariés pour leurs déplacements domicile-travail. 

    Pour les années 2022 et 2023, pour faire face à la hausse du carburant, le plafond annuel d’exonération de prise en charge est réhaussé à 400 € (au lieu de 200 €) pour les frais de carburant et à 700 € (au lieu de 500 €) pour les frais d’alimentation des véhicules électriques, hybrides rechargeables ou hydrogène. En Guadeloupe, Guyane, Martinique et à La Réunion et Mayotte, ces seuils sont respectivement portés à 600 € et 900 €

    Par ailleurs, en 2022 et 2023, la prise en charge obligatoire par l’employeur de 50 % du prix des frais de transports publics est cumulable avec la prime de transport. Les conditions pour bénéficier de la prime de transport (exemple, être situé dans une zone non desservie par les transports en commun) sont temporairement supprimées.

    Pour connaitre les conditions de mise en place et d’exonération, consulter les pages dédiées à la prime de transport

    Texte de référence :
    Article 2 de la loi de finances rectificative pour 2022

    Prise en charge obligatoire des frais de transports publics

    L’employeur a l’obligation de prendre en charge 50 % du coût de l’abonnement aux transports publics des salariés. Cette obligation de prise en charge n’est pas modifiée.

    Cette prise en charge est exonérée de cotisations et contributions sociales. Par tolérance, la prise en charge des frais au-delà de 50 % est exonérée de cotisations et contributions sociales lorsque l’éloignement du domicile ne résulte pas de convenances personnelles.

    Pour les années 2022 et 2023, le seuil d’exonération est légalement porté à 75 % du coût de l’abonnement aux transports publics, y compris lorsque l’éloignement du domicile repose sur des convenances personnelles.

    Pour en savoir plus consulter les pages dédiées.

    Texte de référence :
    Article 2 de la loi de finances rectificative pour 2022

    Le forfait mobilités durables : augmentation des plafonds

    L’employeur peut prendre en charge les frais de trajet domicile-travail effectués par les salariés en vélo (électrique ou non), en covoiturage (en tant que conducteur ou passager), en transports publics ou à l'aide d'autres services de mobilité partagée.

    Cette prise en charge prend la forme d’une allocation forfaitaire dénommée « forfait mobilités durables », exonérée de cotisations et contributions sociales, dans la limite d’un plafond par an et par salarié.

    Pour 2022 et 2023, 

    • ce plafond est porté à 700 € (au lieu de 500 €), et à 900 € pour la Guadeloupe, la Guyane, la Martinique, La Réunion et Mayotte ;
    • lorsque le salarié cumule le forfait mobilités durables avec la prise en charge obligatoire des frais de transports publics, le plafond d’exonération est relevé de 600 à 800 €.

    Pour connaitre les conditions de mise en place et d’exonération du forfait mobilités durables, consulter les pages dédiées.

    Texte de référence :
    Article 3 de la loi de finances rectificative pour 2022

    Monétisation des jours de réduction du temps de travail (RTT)

    Tous les salariés ont la possibilité, avec l’accord de leur employeur, de convertir en salaire des jours de RTT non pris.

    Il s’agit des jours acquis à compter du 1er janvier 2022 au 31 décembre 2025.

    Les journées ou demi-journées travaillées sont majorées d’un montant au moins égal à 25 % (taux de majoration de la première heure supplémentaire) en l’absence d’accord collectif.

    Ces sommes bénéficient, selon les mêmes conditions que pour les heures supplémentaires :

    • de la réduction de cotisations salariales quel que soit l’effectif de l’entreprise ;
    • de la déduction forfaitaire patronale uniquement pour les salariés des entreprises de moins de 20 salariés.

    Pour connaitre les conditions d’exonération des heures supplémentaires, consulter les pages dédiées à la réduction de cotisations salariales et à la déduction forfaitaire patronale.

    Texte de référence :
    Article 5 de la loi de finances rectificative pour 2022